Bien reposé de la semaine précédente, j’étais fin prêt ! Mon vélo était rutilant et je venais de le faire réviser (il n’était pas question en plus de me faire la honte avec un ennui mécanique).
Sur le parking de Saint Zacharie mes gestes sont précis :
Pipette du Camel back en position.
Ok !
Compteur de vitesse remis à zéro.
Ok !
Cardio bien calé et activé.
Ok !
Me voilà parti à la suite de notre groupe.
Petit bout de route, et on attaque par une belle piste forestière bien roulante.
Ouh, je la sens bien cette balade.
Comme ils disaient dans le livre du cardio, surtout ne pas hésiter à bien se chauffer afin de ne pas se griller dès le départ.
Je vérifie par un rapide coup d’œil que je suis bien à 150 de pulsation. Super, c’est bon.
Je regarde ma vitesse : 5 km/h, oh ça c’est bon pour se chauffer !
J’ai tout bon, comme je me sens bien !
Une toute petite aspiration sur la pipette, pour être sûr que tout va bien.
Mes jambes tournent toutes seules, ça va être le top !
C’est quand j’ai levé les yeux que le doute s’est installé : j’étais tout seul…
Mentalement j’ai refait le parcours pour m’assurer qu’il n’y avait aucun croisement. Et non. Pas de doute, ils étaient tous … devant !
Alors j’ai poussé sur les pédales et j’ai atteint le 6 à l’heure… Le cardio est passé à 165.
La pente s’est redressée. J’ai réussi à rester à 6 km/h mais le cardio est monté à 175 !
Et toujours personne en vue. Puis très vite le cardio a indiqué 182 et s’est mis à tilter.
Je savais que c’était mauvais signe, mais je n’avais pas d’autre alternative que de tenir.
Alors j’ai pris de grandes bouffées d’air pur et j’ai tenu… ce rythme infernal pendant une éternité au moins… 18 secondes en réalité !!! Le cardio grimpait toujours, indiquant maintenant 188 !
Et c’est alors que quelqu’un est venu à ma rencontre: le Saint Bernard du Garlaban !
Mais pas le Saint Bernard habituel – j’ai regardé sur le trombinoscope, ce n’était pas le même – le Saint Bernard de remplacement, avec une aussi bonne bouille que l’autre.
Je ne sais pas qui c’était, mais je lui dis un grand merci (Merci Vincent !).
Mais j’étais au bout du rouleau, alors j’ai ravalé mon orgueil et j’ai dit que j’abandonnais…
Mais la venue volontaire de ce vététiste pour m’aider m’a touché et m’a galvanisé.
Alors j’ai profité que la pente s’était radoucie de quelques degrés pour me coller à sa roue arrière, et petit à petit on a rejoint ensemble le groupe…
Ouf, quelle épopée !
La suite du parcours a été beaucoup plus abordable .
On a eu droit a un petit portage de 5 minutes pour passer quelques escarpements rocheux, mais super facile ! Et enfin nous sommes arrivés à l’ermitage de Saint Jean du Puy avec une vue exceptionnelle sur Trets et Peynier, avec au premier plan la chaîne de l’Etoile et au fond la montagne de Sainte Victoire. Magnifique panorama qui a effacé toutes les douleurs et toutes les fatigues !
La suite ? Que du bonheur!
D’abord une virée avec les chèvres du Rove qui broutaient dans la garrigue: ça sentait bon la nature brute et sauvage – Bon un peu la même odeur que quelques heures après avoir mangé du cassoulet aux lentilles auquel on a rajouté des pois chiches – Mais des vraies effluves de bonne chère , quoi !
Puis on enchaîné avec un mono trace super roulant en forêt – où j’ai pris beaucoup d’assurance et de plaisir – pratiquement jusqu’à Peynier. Beau chemin bien tracé, pas de piège, bonne allure… génial !
Sans conteste, le meilleur moment de la sortie !
Bien sûr après il a fallu tout remonter, mais comme j’étais bien chaud, j’ai pu me lâcher et pousser à fond sur les pédales, et finalement la piste a vite été avalée sans problème.
Au final, une excellente randonnée qui m’a redonné de l’envie et du tonus.
Allez, si c’est toujours comme ça , c’est décidé… je signe !
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