samedi 15 décembre 2012, Espigoulier

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christian
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samedi 15 décembre 2012, Espigoulier

Message par christian »

Sur la portion goudronnée, les pneus sous gonflés de nos VTT donnent de la relance à chaque coup de pédale. Les habitués à la route montrent leur efficacité et rapidement c'est Jacques qui est en tête de file. Le cœur léger, le genou ferme, le pied lourd, il avance bon train et le changement de revêtement ne lui fait même pas ralentir l'allure.
Ca monte pas fort mais ça monte bien !
Au niveau de la Chapelle Saint Clair, regroupement.
Un, deux, trois, quatre, cinq, six, ssss... Et non, pas sept !
"Mince, ki ke 7 i ki manke ?"
"Vincent ! Ca alors, c'est pas normal, il a dû se passer quelque chose !"
Je prends la décision de partir à sa rencontre.
Au fur et à mesure de la descente je pense à tout ce que je vais devoir remonter dans quelques minutes !
Mais arrivé à la route... pas de Vincent !
C'était sa reprise après plusieurs semaines d'arrêt et manifestement son corps n'a pas pu soutenir le rythme du départ .
"Ouais c'est bien beau tout ça mais maintenant faut que je rejoigne les autres".
La situation est limpide : Il est pas loin de 14 heures, et je me retrouve presque 1 km et demi derrière.
Des fois on dit "ça passe ou ça casse !" mais là ce n'est pas le cas, faut y aller, pas d'alternative possible : "ça passe, point barre !"
C'est moi le meneur de la bande aujourd'hui alors faut assumer !
Allez, motivé à donf et mental d'acier !
Je respire profondément et j'appuie à fond.
Heureusement j'ai le plaisir de voir Gilles venir me rejoindre et j'avoue que ça me regonfle le moral. Je m'enquille à sa suite et lui prends la roue.
Curieusement le cardio ne bipe pas et je tiens le rythme.
Le groupe se reforme et malgré les velléités de certains le maître c'est toujours Jacques !
La cadence de pédalage est rapide.
A midi, comme chaque samedi depuis cette rentrée, j'ai mangé ma mixture secrète mais en plus, aujourd'hui j'ai remonté le tube de selle de 2,5 cm.
Je ne sais pas si c'est ça, mais quand j'appuie, je sens que ça pousse.
Devant, c'est un coup Gilles, un coup Jacques...
Le cardio indique 170, j'ai de la marge.
Les muscles sont souples, la respiration est lente, je joue sur les vitesses ... et je me retrouve aborder le dernier virage avec personne devant moi ?...!
Alors une idée folle me vient à l'esprit. Continuer. Appuyer sur les pédales pour voir défiler le paysage devant mes yeux... même si ça monte.
"De tout manière il doit rester 300 m avant le col, donc si jamais je craque ce n'est pas grave."
Je joue encore un peu avec le dérailleur et ça me permet de prendre un peu plus de vent dans le visage.
Je surveille le cardio : 176... Nickel !
Les jambes tournent vite, sans effort, sans douleur.
Je regarde droit devant. Au bout... le col !
Le temps d'y penser et il ne reste plus que quelques mètres.
Belle invention le dérailleur ! J'en use, j'en abuse...et je suis obligé de freiner pour m'arrêter pile à la route !

"Eh, avec 4 ans d'écart, les comptes-rendus de sortie, c'est plus bien les mêmes, hein !"
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